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Il nous semble nécessaire, dans le moment politique actuel, de clarifier ce que nous définissons comme des manifestations de l’antisémitisme. Il y a, selon nous, une incompréhension fondamentale du phénomène renforcée par des mécaniques de déni et d’instrumentalisation de toute part.
Si l’antisémitisme néonazi, “franc du collier”, “exterminateur”, demeure une réalité au sein de l’extrême-droite, un antisémitisme plus diffus est en train de se répandre dans tout le spectre politique. Face à celles et ceux qui s’indignent des accusations d’antisémitisme en n’y voyant qu’un “rayon paralysant” pour nuire à “la gauche radicale” et/ou au mouvement propalestinien, martelons qu’il n’est pas nécessaire d’appeler au meurtre des Juifs ou d’afficher un programme politique antisémite pour diffuser des idées antisémites. Dès lors que ces discours sont véhiculés, ils nourrissent la stigmatisation des Juifs, aggravent leurs souffrances et peuvent encourager des passages à l’acte.
Mais de quoi parlons-nous plus exactement ?
Historiquement, l’antisémitisme a pris de multiples formes, dont plusieurs se combinent aujourd’hui pour donner naissance à ce que certains spécialistes appellent «l’antisémitisme mondialisé» ou «globalisé». Sa fonction explicative et particulièrement dangereuse a parfaitement été résumée par le nationaliste antisémite Charles Maurras dans un article paru dans L’Action française le 28 mars 1911 :
Yves Coleman, Increvables Négationnistes. Ni Patrie Ni Frontières n° 46-47,p. 1
“(…) tout apparaît impossible ou affreusement difficile sans cette providence de l’antisémitisme. Par elle, tout s’arrange, s’aplatit ou se simplifie. Si l’on n’était antisémite par patriotisme, on le deviendrait par simple sentiment de l’opportunité”.
En clair, il s’agit d’une idéologie destructive multiforme qui n’a pas fini de faire des dégâts tant elle a d’avantages pour les démagogues qui la propagent”
Antisémitisme néonazi / antisémitisme à visée génocidaire
L’antisémitisme à visée génocidaire constitue la forme la plus connue et la plus facilement identifiable de l’antisémitisme : la haine du Juif et la volonté de destruction systématique des Juifs et des Juives. Cet antisémitisme peut faire directement l’apologie du nazisme et/ou du négationnisme.
Cet antisémitisme “franc du collier”, que l’on retrouve dans les organisations néonazies du monde entier, est responsable, entre autres, de la fusillade de la synagogue de Pittsburgh (2018), 11 morts, et de l’attentat à Halle (Allemagne), 2 morts visant la communauté juive le jour de Yom Kippour (2019) ainsi que de milliers d’agressions et profanations antisémites chaque année.
En France, il s’exprime à travers des groupuscules néo-nazis, à travers le journal Rivarol dont la rédaction a, par exemple, qualifié le Conseil d’État de « tribunal rabbinique » a écrit que la France vit sous « tyrannie juive”[1]. On peut également trouver un antisémitisme tout aussi assumé au sein du GUD qui n’a pas hésité à poster “Ni kippa ni kippa” le 7 octobre 2023[2], ainsi que chez Alain Soral (la branche lorraine d’Egalité & Réconciliation avait d’ailleurs également tweeté “Ni kippa ni kippa”, le lendemain du post du GUD).
Cet antisémitisme peut également se trouver au RN, chez Bruno Gollnish, toujours membre de la direction du RN et négationniste récidiviste[3], ainsi que dans les propos de nombreux candidats aux dernières législatives[4] :
- Agnès Pageard, candidate à Paris, qui parle des Juifs comme d’un « Peuple de trop » et d’élites qui « sodomisent leurs enfants »[5],
- Frédéric Boccaletti[6], député RN, qui a créé une société d’édition rééditant Maurras et une librairie vendant des ouvrages racistes, antisémites et néonazis,
- Ludivine Daoudi[7], madame “casquette nazie”,
- Philippe Chapron[8], ancien du GUD et d’Ordre Nouveau,
- Christian Perez[9], ayant soutenu le journal antisémite Rivarol,
- Antoine Oliviero[10], proche des néonazis rennais de l’Oriflamme…
L’extrême-droite occidentale n’a pas le monopole de l’antisémitisme “éradicateur”. On le retrouve également dans l’islamisme radical, qui mélange haine de la religion juive (“antijudaïsme”) et complotisme antisémite biberonné aux Protocoles des Sages de Sion. C’est d’ailleurs ce faux, créé de toutes pièces par la police secrète tsariste, l’Okhrana, qui sert de pont entre l’antisémitisme exterminateur de l’extrême-droite européenne et l’antisémitisme destructeur islamiste. Les références de l’un à l’autre ne sont pas anecdotiques. Ainsi, Youssef al-Qaradâwî, figure importante des Frères Musulmans, a pu déclarer “Tout au long de l’histoire, Allah a imposé [aux juifs] des personnes qui les puniraient de leur corruption. Le dernier châtiment a été administré par Hitler. […] C’était un châtiment divin. Si Allah veut, la prochaine fois, ce sera par la main des croyants[11]”.
C’est ce genre d’appels à tuer des juifs (au nom d’une lutte contre la “malfaisance”) que l’on retrouve dans la charte initiale du Hamas “Les juifs ont corrompu les peuples européens. C’est pourquoi l’Europe a voulu s’en débarrasser […] Il incombe à la Palestine bénie de mener le djihad, afin de débarrasser le monde de la malfaisance des juifs[12]”.
On le retrouve également au sein du régime iranien[13], organisateur de la conférence internationale négationniste en 2006[14], ainsi qu’au sein de groupes djihadistes responsables notamment de la tuerie de l’école juive Ozar Hatorah à Toulouse ou de l’HyperCasher à Vincennes.
Antisémitisme plus insidieux
Mais, l’antisémitisme ne se limite pas à sa forme génocidaire paroxystique, à la glorification de la Shoah et de ses centres de mise à mort[15], ou à leur négation. Il peut également se manifester de manière plus insidieuse. Des individus et des organisations peuvent très bien véhiculer, consciemment ou non, des stéréotypes, des idées, des sous-entendus antisémites sans forcément nier l’existence de la Shoah ou revendiquer l’extermination des juifs. Il s’agit alors de discours n’appelant pas directement à la haine des Juifs, mais utilisant des lieux communs (“tropes”) et/ou des appels de pied, “dogwhisling”[16], renforçant la stigmatisation des Juifs et Juives. Une analyse et des connaissances sont alors nécessaires pour repérer les éléments antisémites et les combattre[17].
Ceci est lié à la nature même de l’antisémitisme : ce dernier est principalement alimenté par la paranoïa et, seulement en second lieu, par le rejet de la différence. Ainsi, il est usuel de soupçonner quelqu’un, quel que soit son phénotype, d’être juif parce qu’il agirait d’une certaine manière. C’est d’ailleurs ce qui explique que des politiques de “marquage” des Juifs aient été effectués à travers les siècles (de la rouelle médiévale à l’étoile jaune et aux tatouages nazis) : ils ne sauraient rester “imperceptiblement autre”[18], il faut rendre visible leur altérité.
La figure fantasmée du juif est aux états-nations ce que la figure de l’homosexuel masculin passif est à l’ordre hétérosexuel. L’existence potentielle d’hommes non-virils, indétectables, fait peser une paranoïa constante chez les machos. Pour ces derniers, il s’agit à la fois de chercher à détecter les premiers tout en se défendant d’en être. L’existence de « juifs cachés » et non-reconnaissables crée une tentation constante de chasse aux sorcières. A la fois pour punir les juifs, mais aussi pour se rassurer qu’on reste du bon côté de la barrière. Pour se rassurer que soi-même, on ne risque pas d’adopter un comportement stéréotypiquement juif, on peut aller jusqu’au pogrom.
En cela, les élucubrations populistes sont antisémites, non pas parce qu’elles visent nécessairement consciemment les juifs en tant que tels, mais parce qu’elles créent l’altérité en s’opposant à des figures fantasmées d’élites, banquiers ou sionistes qui sont bien loin de la réalité de ces derniers.
Toutes ces figures fantasmées de l’altérité, du diable médiéval jusqu’aux élites actuelles, in fine, s’incarnent en des juifs réels, faits de chair et de sang.
À l’extrême-droite
Le RN a beau tenter de faire croire qu’il combat l’antisémitisme (sic !), Retailleau a beau qualifier l’antisémitisme d’extrême-droite de “résiduel”[19] (re sic !), rien n’y fait : le logiciel antisémite du RN perdure comme élément structurant de son idéologie nationaliste.
Mais cet antisémitisme est désormais majoritairement “insidieux” chez les cadres du RN, notamment depuis le moment où Louis Aliot a considéré l’antisémitisme de son parti comme un “plafond de verre”[20] empêchant l’accession au pouvoir de son parti.
Il s’articule notamment autour d’une vision complotiste, anti “élites cosmopolites” qui se retrouve dans la théorie du “Grand Remplacement”. Cette “thèse” élaborée par le théoricien d’extrême-droite français Renaud Camus s’attaque frontalement aux immigrés, principalement à ceux identifiés comme Musulmans, et insidieusement aux Juifs. Nicolas Lebourg décrit cette théorie comme celle « de la préservation de la spécificité du ‘monde blanc’, de l’Amérique à la Russie […] avec comme leitmotiv, la libération de l’Occident d’une seule véritable occupation, celle des juifs, jugés responsables de la destruction de l’Europe pendant la seconde guerre mondiale, et qui poursuivraient aujourd’hui encore le même dessein, mais cette fois par un autre biais : l’immigration[21] ».
Le fait de pointer les Juifs comme responsables de la “décadence de la Nation” via le “Grand remplacement” est un poncif de l’antisémitisme d’extrême-droite. De nombreux visuels à travers le Monde[22] pointent ainsi Georges Soros comme l’architecte du “Grand Remplacement”. Si ce n’est Soros, ce peut être son alter ego, “l’élite mondialiste” comme dans une publication de l’eurodéputée RN Virginie Joron, en date du 9 janvier 2024 et supprimée très rapidement, en commentaire de la nomination de Gabriel Attal à Matignon : “Adoubé par l’élite mondialiste de Bilderberg en 2023, Macron sans grande surprise nomme son porte-parole à Matignon”[23]. En France toujours, c’est aussi l’hebdomadaire Valeurs Actuelles qui s’y est attaqué. Dernièrement, ce trope vient d’être mobilisé par Julien Odoul accusant le CRIF de “porte[r] une écrasante et coupable responsabilité dans la situation actuelle en ayant soutenu toutes les politiques d’immigration massive[24]”.
Mentionnons également l’antisémitisme pétainiste de Zemmour qui se targue d’une soi disant protection des Juifs par Pétain au mépris des faits pourtant largement établis[25]. Il tente ainsi de réhabiliter le régime de Vichy en minimisant son rôle actif dans la déportation des Juifs de France. Cette réécriture de l’Histoire, sous couvert de patriotisme, participe également d’un discours antisémite visant à exonérer les autorités françaises de leur responsabilité et à perpétuer une vision falsifiée du passé.
Ces derniers temps, l’extrême-droite a, pourtant, tâché de peaufiner son approche avec ce que le philosophe Michel Eltchaninoff qualifie comme un “antisémitisme subliminal”. Dans une tribune publiée sur le site de Philosophie Magazine, il décrit cette notion comme la mise en scène de la lutte entre le camp “national” et le “mondialisme”. Le mondialisme serait, selon Marine Le Pen, une vision du monde et un processus visant à étouffer le peuple français entre “nomades d’en bas” (les immigrés et les migrants) et “nomades d’en haut”, la classe supérieure et cosmopolite des vainqueurs de la mondialisation.
Michel Eltchaninoff rapporte, dans le même texte, que “dans les parties de ses discours où elle s’en prenait aux mondialistes, Marine Le Pen faisait huer Dominique Strauss-Kahn, Bernard Henri-Lévy, Édouard de Rothschild, Jacques Attali”. Et de conclure : “Marine Le Pen ne peut être accusée d’aucune déclaration antisémite. Mais dans sa vision du monde, elle laisse sciemment une place aux théories sur le pouvoir occulte des Juifs. L’antisémitisme, au RN, est une structure absente, un vide que chacun peut remplir suivant ses passions[26]”.
À gauche aussi, camarades !
Les organisations et militants de gauche et libertaires étant (censés être) mus par la lutte contre toutes les discriminations, on ne va que très rarement retrouver des appels explicites à s’en prendre à des Juifs.
Partant de là, les accusations d’antisémitisme ne pourraient alors qu’être le fruit d’”instrumentalisation” par l’extrême droite et “les sionistes[27]”, agissant comme un “rayon paralysant[28]” pour faire taire les critiques envers Netanyahou ou tout simplement faire taire “la gauche”. Autrement dit : la gauche combattrait le racisme, donc elle combattrait l’antisémitisme, donc elle ne pourrait pas être antisémite. Comme s’il suffisait d’annoncer “combattre l’antisémitisme” pour le combattre véritablement.
Rappelons tout d’abord que l’opposition à l’antisémitisme n’a pas toujours été de mise à gauche et chez les libertaires. Pour certains, c’est plus qu’un euphémisme. Ainsi, en 1847, Proudhon écrivait :
“le Juif est l’ennemi du genre humain. Il faut renvoyer cette race en Asie ou l’exterminer… Par le fer, par le feu ou par l’expulsion il faut que le Juif disparaisse[29]”.
Si les manifestations ostensibles de cet antisémitisme à/de gauche se réduiront drastiquement, notamment suite à l’Affaire Dreyfus[30], rappelons que des militants de gauche et/ou syndicalistes tiendront des propos violemment antisémites dans les années 1930, accusant par exemple Léon Blum de “pousser à la guerre pour l’URSS et pour la juiverie[31]”. Certains participeront activement au développement du fascisme en France ainsi qu’à la politique collaborationniste. Citons par exemple Jacques Doriot qui fondera le Parti Populaire Français en 1936 après son exclusion du PCF, Marcel Déat qui créera le Rassemblement national-populaire (RNP) en 1941 après avoir été député SFIO, ou encore René Belin responsable de la CGT devenant ministre du Travail de Pétain de 1940 à 1942 et signant à ce titre la Loi du 3 octobre 1940 portant statut des Juifs[32].
Si les prise de position ouvertement antisémites deviendront difficilement “assumables” publiquement après la Shoah, les clichés et représentations antisémites ne cesseront de traverser la société et la gauche[33].
Va alors se développer un antisémitisme plus “insidieux”, plus ”diffus” à gauche, notamment avec la “sionologie” stalinienne visant à débusquer les “cosmopolites sans racines[34]” puis avec les théories révisionnistes/négationnistes d’ultragauche[35], diffusées par la librairie La Vieille Taupe, selon lesquelles l’existence des chambres à gaz devrait être contestée, la Shoah minimisée, et la “focalisation sur la Shoah” combattue au titre qu’elle détournerait l’attention de la lutte des classes et légitimerait l’existence d’Israël. C’est dans ce cadre que Roger Garaudy, ancien du PCF, écrit en 1995 Les Mythes fondateurs de la politique israélienne, un ouvrage révisionniste et antisémite.
L’antisémitisme que nous retrouvons aujourd’hui à gauche et chez les libertaires, avec une augmentation considérable depuis le 7 octobre est probablement le fruit de ces éléments, allié aux clichés antisémites séculaires assimilant les Juifs à l’argent, au pouvoir, à la manipulation, aux meurtres rituels, etc.
Quelques exemples de propos diffusant l’antisémitisme
(liste non exhaustive)
Accusations et théories du complot :
- Les Juifs auraient trop de pouvoir[36],
- Les Juifs contrôleraient les médias[37],
- Les Juifs seraient riches, banquiers et avares[38],
- Les Juifs auraient tué Jésus (accusation de “déicide”)[39],
- Les Juifs seraient de buveurs de sang[40] et trafiqueraient des organes[41] (accusation de crimes rituels),
- Les Juifs ne seraient pas vraiment français et porterait allégeance à Israël[42] (accusation de “double-allégeance”),
- Les Juifs seraient diaboliques et la figure du mal incarné, Israël serait le pire des Etats[43],
- Les Juifs seraient une “communauté agressive”, rétive au vivre-ensemble[44],
Surutilisation agressive de la notion de sionisme comme insulte politique suprême[45]
Au vu de la récurrence des attaques et anathèmes sur ce sujet, il nous semble important de le traiter au delà de la simple énumération.
L’utilisation de l’anathème “sioniste” comme synonyme de “fasciste”, de “nazi”, ou encore de “génocidaire” est devenue quasi quotidienne au sein d’une partie de la “gauche radicale” et du mouvement propalestinien[46]. Cette utilisation n’a pourtant rien à voir avec la solidarité internationale ou l’antifascisme, mais tout à voir avec un relativisme outrancier, fruit de la sionologie stalinienne et du bon vieil antisémitisme occidental.
Rappelons que l’antisémitisme moderne s’est construit en même temps que les nationalismes modernes. Pour les tenants des identités nationales (mais aussi, dans une phase réactionnaire mondiale, pour les tenants de toutes les identifications idéologiques) le juif reste, en dernier recours, l’ennemi, parce qu’il a été érigé en l’antithèse de l’identité, “l’autre” universel face auquel les autres identités se construisent. L’antisionisme contemporain, qui refuse un Etat juif tout en acceptant les autres états-nations et la violence qu’ils déploient, est dans la continuité des nationalismes. Normaliser l’État juif, ce serait normaliser ce qui ne doit pas être normalisé, ce qui doit rester l’autre face aux états-nations acceptables. On voudrait un peuple par essence diasporique, cosmopolite et déraciné, qui servirait de bouc-émissaire, à droite, parce que judéo-bolchévique, mais aussi à gauche, parce qu’avatar du capitalisme financier
Si l’antisionisme internationaliste dans la continuité du Bund et le soutien explicite à la lutte du peuple palestinien contre la colonisation et les massacres du gouvernement israélien/de son armée/des colons n’a clairement rien d’antisémite, la tendance à faire de la lutte contre le sionisme l’alpha & l’omega de toute lutte anticapitaliste, écologiste, internationaliste ou féministe est quant à elle héritière directe de l’idée des “Protocoles des Sages de Sion” selon laquelle le “sionisme mondial” dirigerait le monde[47].
Manipulation de l’histoire, révisionnisme, nazification :
- Les Juifs et/ou les Israéliens seraient les nouveaux nazis[48],
- Il n’y en aurait “que pour les Juifs et la Shoah” (“concurrence mémorielle[49]”),
- Les Juifs auraient généré un “business” de la Shoah (“Shoah Business” selon Dieudonné, “Industrie de l’Holocauste”[50] selon Finkelstein et les éditions La Fabrique),
- Révisionnisme[51],
- Manipulations historiques autour de la notion linguistique de “sémite[52]”.
Minimisation, indifférence ou justification de l’antisémitisme :
- Minimisation de l’antisémitisme[53]
- Les juifs seraient responsables de l’antisémitisme[54],
- Soutien inconditionnel à des groupes ouvertement antisémites comme le Hamas ou les Houthis, glorification des massacres du 7 octobre[55].
À chaque fois que ces éléments sont relevés, le déni arrive, souvent sur un ton scandalisé, car la gauche ne saurait être antisémite, bien entendu. Parmi les personnes et organisations qui vont véhiculer de l’antisémitisme à/de gauche, nul n’entend exterminer les Juifs, ni même les discriminer ou stigmatiser. D’où l’incompréhension (parfois de bonne foi) de bon nombre de militants de gauche devant les accusations d’antisémitisme formulées à l’égard de telle ou telle prise de position.
Alors rappelons-le encore une fois : il n’y a pas besoin d’être un nazi ou un révisionniste pour être antisémite. Et, n’en déplaise à Tsedek qui utilise cet argument pour dédouaner régulièrement LFI et Mélenchon[56], il n’y a pas besoin d’avoir un programme politique stigmatisant les Juifs pour qu’une organisation véhicule l’antisémitisme.
Derrière les mots, les faits
Les discours antisémites ne sauraient être déliés des actes antisémites au seul prétexte qu’ils seraient tenus par des “gens de gauche” et non par des membres du gouvernement et/ou des militants de droite/d’extrême-droite. La diffusion et la banalisation de l’antisémitisme, quels que soient ses diffuseurs, a des conséquences désastreuses pour nous toutes et tous.
D’abord, des actes concrets : si toute diffusion d’éléments racistes n’entraîne pas nécessairement de passage à l’acte, tout acte raciste est nécessairement précédé par la diffusion et l’imprégnation de représentations racistes du monde. Ainsi, toute ambiguïté sur l’antisémitisme, toute utilisation de stéréotype/trope antisémite, peuvent avoir l’effet d’une “carte blanche” pour des actes ultérieurs, comme la levée d’un tabou ou d’un interdit.
Lorsqu’un automobiliste est insulté ce 8 mars 2025 à Villeurbanne de “sale juif”, de “sale sioniste” qui “fai[t] des massacres à Gaza”, lorsqu’une femme rentrant d’un cours d’hébreu, toujours à Villeurbanne, reçoit un “Ici on n’est pas en Israël, sale juive” le 17 mars, les agresseurs ont-ils été davantage été biberonnés à des discours antisémites “de droite” ? “de gauche” ? islamistes ? Une chose est certaine, ils ne tiennent pas ces idées antisémites par essence ni par naissance. Comme toute forme de domination, d’oppression ou de stigmatisation, l’antisémitisme est socialement construit et diffusé. C’est donc socialement qu’il doit être détruit, quelle que soit la forme qu’il prenne.
Ensuite, la diffusion d’antisémitisme à gauche et le déni de son ampleur font office de tapis rouge pour une instrumentalisation par la droite et l’extrême-droite qui se drapent dans leurs plus beaux oripeaux pour prétendre défendre les juifs contre la haine diffusée à leur encontre par “la gauche radicale” et/ou “les musulmans”. Pour lutter réellement contre cette instrumentalisation droitière et raciste, notre camp doit lutter réellement contre l’antisémitisme.
D’autre part, du point de vue des luttes sociales, les visions antisémites qui irriguent une partie de la gauche conduisent à une critique tronquée et antisémite du capitalisme qui empêche toute réelle dynamique révolutionnaire et anticapitaliste[57], comme l’écrivent très clairement Samuel Delor et Jonas Pardo :
Dans ce cas, nous constatons non seulement la multiplication des lieux de production de la haine qui peut motiver des passages à l’acte contre les Juifs et les Juives, mais également la neutralisation de la possibilité de mettre en place un programme d’émancipation pour la société tout entière.
Delor, Samuel, et Pardo, Jonas. Petit Manuel de lutte contre l’antisémitisme. Éditions du Commun, 2024, p.302
En effet, l’abandon d’une critique approfondie des mécanismes de la domination économique et politique au profit de la personnification des structures de domination peut conduire à l’adhésion, même involontairement, à une critique tronquée du capitalisme.
Le renoncement des gauches à attaquer les catégories fondamentales des structures de pouvoir comme la propriété privée des moyens de production, le travail ou la marchandise, pour prendre part aux mouvements sociaux motivés par le ressentiment individuel peut conduire à des formes de populisme de gauche.”
Tous ces éléments provoquent une fuite de nombreux juifs et juives “de gauche”, et de ceux et celles qui ne veulent pas de ces errements, hors des lieux et organisations “progressistes”.
Alors une fois pour toutes, exigeons de notre camp une exemplarité sans faille, qu’il arrête de jouer définitivement avec les lignes rouges et nettoie bien devant sa porte et dans ses rangs.
Seul notre camp est à même de lutter réellement contre l’antisémitisme et contre toute autre forme de racisme, en visant et en mettant en pratique une émancipation de toutes et tous sans géométrie variable, loin des hypocrisies tactiques de l’extrême-droite, des communautarismes identitaires et religieux, et face à une classe capitaliste dont la xénophobie et les discriminations sont un carburant macabre.
Si nous ne le faisons pas, nous perdrons définitivement toute possibilité de conscience de classe et de commun progressiste. Nous savons qui en tirera les fruits, et nous n’aurons plus que nos yeux pour pleurer.
Bibliographie
- Bruttmann, Tal – Tarricone, Christophe. Les 100 mots de la Shoah, Presses Universitaires de France, « Que sais-je ? », 2020
- Delor, Samuel, et Pardo, Jonas. Petit Manuel de lutte contre l’antisémitisme. Éditions du Commun, 2024
- Dreyfus, Michel. L’Antisémitisme à gauche. Histoire d’un paradoxe, de 1830 à nos jours. Albin Michel, 2009.
- Jankélévitch, Vladimir. L’esprit de résistance : textes inédits, 1943-1983. Éd. Stéphane Barsacq, Albin Michel, 2024.
- Jankélévitch, Vladimir – Berlowitz, Béatrice. Quelque part dans l’inachevé, Gallimard, 1978
- Joly, Laurent. La Falsification de l’Histoire. Éric Zemmour, l’extrême droite, Vichy et les Juifs. Grasset, 2022.
- Poliakov, Léon. Histoire de l’antisémitisme. Calmann-Lévy, 1955-1977.
- Postone, Moishe. Critique du fétiche-Capital. La gauche, l’antisémitisme et le capitalisme. Presses Universitaires de France, 2013.
- Vidal-Naquet, Pierre. Les Assassins de la mémoire. La Découverte, 1987. Consultable en ligne
- Winock, Michel. Nationalisme, antisémitisme et fascisme en France. Seuil, 1990.
Sitographie
- Matard-Bonucci,Marie-Anne. Notice « Antisémitisme », Revue Alarmer, 18 avril 2025
- Karmasyn, Gilles. L’«antisémitisme»: une hostilité contre les Juifs, 2012
- Gerson, Nessi. Le Rassemblement National : un parti antisémite défenseur des Juifs ? Daï la revue
- Enquêter sur un RN antisémite : entretien avec Jonathan Hayoun et Johan Weisz, K la revue, 3 juillet 2024
- Coleman, Yves. Antisémitisme de gauche : définition et fonctions politiques. Ni Patrie Ni Frontières, 2017
- Coleman, Yves. Nos tares politiques, tome 2- Antisémitisme de gauche, négationnisme et relativisme, recueil de textes par Yves Coleman, Ni Patrie Ni Frontières (2014) Brochure papier en commande ici, en pdf ici
- Le non sujet de l’antisémitisme à gauche, Camilla Brenni, Memphis Krickeberg, Léa Nicolas-Teboul et Zacharias Zoubir, Vacarme (2019)
- Segré, Ivan. L’ égarement antisioniste Lundi Matin (2025)
- Calabrese, Laura. Sémites, antisémites : de quoi parle-t-on ? The Conversation, 6 mai 2024
Podcasts et Vidéos
- Histoire de l’antisémitisme, série documentaire de Judith Cohen Solal et Jonathan Hayoun
- Le négationnisme podcasts, France Culture, 2020
- Le marqueur antisémite, L’illusion de l’extrême droite, France Culture, Talmudiques, 2019
- Que sais-je ? L’antisémitisme (avec Juifs et Juives Révolutionnaires), Martin Eden, 2024
- L’antisémitisme à gauche (avec Michel Dreyfus), Martin Eden https://youtu.be/56Ap6P9_I_M?si=WS-BwBDXs2LO7HTy
- La Shoah et le poids des représentations Tal Bruttmann, Musée de l’Holocauste Montréal, 2024
- Rencontre “L’antisémitisme est il un racisme comme les autres ?“ avec Marie-Anne Matard-Bonucci, Jean- Frédéric Schaub, Avishag Zafrani, Cloé Norman, animée par Philippe Zard,
- « Cachez cet antisémite que je ne saurais voir » Jean-Yves Pranchère sur l’antisémitisme de Mélenchon
Notes
[1] https://www.lexpress.fr/economie/nouvelle-condamnation-du-journal-d-extreme-droite-rivarol-pour-des-propos-antisemites_1629124.html
[2] https://lahorde.info/Heritage-et-ratages-des-rats-noirs-premiere-partie-1968-2002 et https://lahorde.info/Gud-le-mythe-essaie-de-se-perpetuer-Deuxieme-partie-de-2002-a-2024
[3] voir notamment https://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_des_propos_de_Bruno_Gollnisch_d’octobre_2004 et https://www.liberation.fr/france/2005/01/13/negationnistes-au-secours-de-gollnisch_505946/
[4] https://www.mediapart.fr/journal/france/131123/aux-marches-contre-l-antisemitisme-des-elus-d-extreme-droite-au-lourd-passif
[5] https://www.liberation.fr/politique/elections/peuple-de-trop-elites-qui-sodomisent-leurs-enfants-obsessions-antijuives-cette-candidate-rn-qui-multiplie-les-propos-antisemites-et-complotistes-sur-les-reseaux-20240621_PQBUVLBF6RC3DNDHVIYG44TPMY/
[6] https://fr.wikipedia.org/wiki/Fr%C3%A9d%C3%A9ric_Boccaletti
[7] https://www.francetvinfo.fr/elections/legislatives/legislatives-2024-ludivine-daoudi-candidate-rn-a-caen-retire-sa-candidature-apres-la-diffusion-d-une-photo-d-elle-portant-une-casquette-de-nazi_6639777.html
[8] https://x.com/streetpress/status/1807505313869730096
[9] https://www.streetpress.com/sujet/1720017546-finistere-candidat-rassemblement-national-joueurs-equipe-france-clandestins-legislatives
[10] https://www.mediapart.fr/journal/politique/210624/dans-le-morbihan-la-dediabolisation-du-rn-est-un-vain-mot
[11] https://fr.wikipedia.org/wiki/Youssef_al-Qarad%C3%A2w%C3%AE#cite_ref-express_27-2
[12] Charte du Hamas, 1988, Article 7 https://archive.wikiwix.com/cache/index2.php?url=http%3A%2F%2Fwww.gremmo.mom.fr%2Flegrain%2Fvoix15.htm
Voir également https://www.dai-la-revue.fr/articles/202409/antisemitisme-hamas
[13] https://blogs.timesofisrael.com/iran-is-still-the-worlds-leading-state-sponsor-of-holocaust-denial/
[14] https://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2006/12/11/la-conference-sur-l-holocauste-organisee-a-teheran-est-vivement-condamnee_844561_3218.html
[15] improprement appelés centres d’extermination. Cf. https://www.memorialdelashoah.org/le-sens-des-mots-un-centre-de-mise-a-mort.html et “Les 100 mots de la Shoah”, référence en bibliographie
[16] https://www.radiofrance.fr/franceculture/dog-whistle-ces-messages-cryptes-aux-relents-racistes-qui-ont-contamine-les-discours-2141613
[17] C’est à cette fin que nous proposons de multiples références en fin de texte : livres, articles, vidéos, podcasts,..
[18] « Le racisme est d’abord un complexe de supériorité stupide, notamment du blanc par rapport au noir. Et ensuite c’est la haine simpliste qu’on éprouve pour l’autre dans tous les cas où cet autre est manifestement autre, où son altérité est visible au premier coup d’œil.
L’antisémitisme s’adresse à un autre imperceptiblement autre. Il exprime l’inquiétude que le non-juif éprouve devant cet autre presque indiscernable de lui-même, le malaise du semblable vis-à-vis du presque semblable. »
— Vladimir Jankélévitch, Quelque part dans l’inachevé
Si cette citation, datant de 1978, permet de cerner un élément important de l’antisémitisme, elle peut aussi avoir un côté réducteur voire incorrect quant à la caractérisation du racisme. En effet, cet aspect “paranoïaque”, cette volonté de démasquer la dissimulation peut également se retrouver dans des discours visant d’autres catégories que les Juifs. Voir notamment les interventions de Marie-Anne Matard-Bonucci et Jean-Frédéric Schaub dans le colloque “L’antisémitisme est il un racisme comme les autres ? “
[19] https://www.huffingtonpost.fr/politique/article/bruno-retailleau-juge-l-antisemitisme-d-extreme-droite-residuel-ces-chiffres-le-contredisent_247684.html
[20] “C’est l’antisémitisme qui empêche les gens de voter pour nous. Il n’y a que cela. À partir du moment où vous faites sauter ce verrou idéologique, vous libérez le reste” Louis Aliot, 2013, https://www.liberation.fr/france/2014/06/27/au-fn-l-antisemitisme-n-est-pas-un-detail_1052393/
[21] https://dailleursetdici.news/8032-2
[22] https://www.francetvinfo.fr/monde/usa/presidentielle/donald-trump/il-est-la-bete-noire-de-l-extreme-droite-et-des-complotistes-qui-est-le-milliardaire-george-soros_3022249.html
[23] Cité par l’hebdomadaire Marianne “Homosexualité, Bilderberg, judéité supposée : Gabriel Attal, cible des fantasmes de la complosphère” publié le 10 janvier 2024 https://www.marianne.net/politique/homosexualite-bilderberg-judeite-supposee-gabriel-attal-cible-des-fantasmes-de-la-complosphere
[24] https://x.com/JulienOdoul/status/1899796725834903667
[25] https://www.youtube.com/watch?v=vNimVH89FZM
[26] Michel Eltchaninoff “Le RN, toujours antisémite ?”, Philosophie Magazine, 13 novembre 2023, https://www.philomag.com/articles/le-rn-toujours-antisemite
[27] voir cette note de lecture de “Contre l’antisémitisme et son instrumentalisation” par Alexandre Journo, https://www.dai-la-revue.fr/articles/202411/instrumentalisation-antisemitisme-fabrique
[28] https://www.instagram.com/jlmelenchon/reel/C0b-nF7NzgB/
[29] Proudhon, P.-J. (1847). Carnets
[30] On notera tout de même l’exception notable de Siné à l’antenne de Carbone 14 en 1982, envers lequel “la gauche” fera preuve d’une grande complaisance malgré l’antisémitisme pourtant virulent du propos “Je veux que chaque Juif vive dans la peur, sauf s’il est pro-palestinien… Qu’ils meurent ! Ils me font chier… Ça fait deux mille ans qu’ils nous font chier… ces enfoirés… Il faut les euthanasier… Soi-disant les Juifs qui ont un folklore à la con, à la Chagall de merde… Y a qu’une race au monde… Tu sais que ça se reproduit entre eux, les Juifs… C’est quand même fou… Ce sont des cons congénitaux.” https://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_Sin%C3%A9
[31] Propos du néosocialiste Adrien Marquet, cité dans Jacques DEBÛ-BRIDEL, L’Agonie de la III e République, 1929-1939 , Le Bateau ivre, 1948, p. 42
[32] https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9611340d/f3
[33] Voir “L’antisémitisme à gauche”, Michel Dreyfus, Éditions La Découverte, 2011
[34] https://fr.wikipedia.org/wiki/Cosmopolite_sans_racine
[35] Voir le travail salutaire d’Yves Coleman avec la revue “Ni Patrie Ni Frontières”, notamment le numéro 46-47 “Increvables négationnistes” https://npnf.eu/spip.php?article443
[36] 18% des Français pensent que « les juifs ont trop de pouvoir en France », dont 8% « tout à fait ». Ici, ce sont de loin les sympathisants FI qui sont les plus en accord, même si la droite radicale est aussi au-dessus de la moyenne. Baromètre Ipsos /CNCDH 2022 publié en 2023
https://x.com/mathieugallard/status/1722729559588553203?t=au0lU5Gs7x2BEveP9JM3HA&s=19
“ »Le sionisme règne en maître sur la France », Bernard Langlois, 27/12/2024, X/Twitter
“Le Crif ordonne, la préfecture exécute”, sous titre du communiqué du Collectif 69 de soutien au peuple palestinien relayé par l’UJFP, 22/12/2024
[37] https://x.com/JLMelenchon/status/1720842581062422925
[38] La focalisation sur des figures juives (comme les Rothschild) en lieu et place d’une dénonciation du système capitaliste renforce ces préjugés. Voir par exemple le montage partagé par Gérald Filoche, émanant d’égalité et Réconciliation et représentant “Emmanuel Macron surplombant un globe terrestre barré du slogan « En marche vers le chaos mondial », et arborant un brassard nazi sur lequel le dollar a remplacé la croix gammée. En arrière-plan figurent l’économiste Jacques Attali, l’homme d’affaires Patrick Drahi, le banquier Jacob Rothschild – juifs tous les trois –, ainsi que les drapeaux américain et israélien.” https://www.lemonde.fr/police-justice/article/2018/10/11/tweet-antisemite-le-parquet-requiert-la-relaxe-de-gerard-filoche_5367710_1653578.html
“38% des Français sont d’accord avec l’idée selon laquelle les juifs auraient « un rapport particulier à l’argent », dont 15% « tout à fait d’accord. Ici, le niveau d’adhésion des sympathisants FI (49%)rejoint celui des proches du RN/Rec!/DLF (52%).” Baromètre Ipsos /CNCDH 2022 publié en 2023 https://x.com/mathieugallard/status/1722728229553750078?t=HdO9PSOE_lBTNGDlwkwisA&s=19
[39] JL Mélenchon, “je ne sais pas si Jésus était sur la croix. Je sais qui l’y a mis, paraît-il, ce sont ses propres compatriotes”, 15 juillet 2020 https://www.youtube.com/watch?v=rhYboHBL9W4&t=1300s
[40] voir par exemple le couplet 13 du morceau “No Pasaran” https://genius.com/Kore-no-pasaran-20-rappeurs-en-943-contre-le-rn-lyrics, voir également la banderole lors de la mise en scène de la restitution des corps des enfants Bibas par le Hamas en février 2025 https://x.com/Nopasaran_a/status/1892725887788892235
[41] En avril 2024, plusieurs responsables LFI (notamment M. Panot et R. Hassan) avaient relayé une fake news sur un soi-disant traffic d’organes palestiniens par les autorités israéliennes, en s’appuyant sur Quds News Network, organe de presse du Hamas
[42] Jean-Luc Mélenchon avait déclaré « La France, Bardella et la diaspora doivent protester en solidarité des Français », suite au refoulement de Rima Hassan à Tel Aviv par les autorités israélienns. D’une manière semblable à Raymond Barre qui distinguait “Juifs” et “Français innocents”, Jean-Luc Mélenchon distingue alors “la diaspora [juive]” des “Français” https://x.com/JLMelenchon/status/1894186450284954006?t=EAXzzWNht9F5FfUmuryWxg&s=09
Autres exemples : « la France est une colonie Israélienne » Kamil Abderrahman, 18/04/2024, X/Twitter
[43] “Israel n’est pas un État colonial comme les autres, il est pire que tous les autres” Rima Hassan, 30/05/2024, X https://x.com/RimaHas/status/1796081256196698266
[44] JLM considère que le judaïsme est par essence raciste. « Monsieur Zemmour ne doit pas être antisémite parce qu’il reproduit beaucoup de scénarios culturels: on ne change rien à la tradition, la créolisation, mon dieu, quelle horreur… Tout ça ce sont des traditions qui sont beaucoup liées au judaïsme » https://www.bfmtv.com/politique/pour-jean-luc-melenchon-eric-zemmour-ne-doit-pas-etre-antisemite-car-il-reproduit-beaucoup-de-traditions-liees-au-judaisme_VN-202110290292.html
[45] voir notamment les innombrables fois où le terme “sioniste” est utilisé pour décrier un opposant politique de la part de personnes dont l’organisation politique défend pourtant une position tout autant “sioniste” en ce sens qu’ils ne critiquent pas l’idée d’un foyer national juif / voir également les nombreux tags appelant à tuer des “sionistes”, à l’instar de “1 sioniste 1 balle” (23.11.2024, Paris), “égorgeons un sioniste” (22.03.2025 Paris)
[46] voir les accusations en sionisme “justifi[ant] la guerre génocidaire“ adressées aux signataires de la tribune appelant à dégager les antisémites du soutien au peuple palestinien, ou encore récemment les “sale sioniste” lancés à Jérôme Guedj et le communiqué du Réseau d’Actions contre l’Antisémitisme et tous les Racismes à ce sujet https://raar.info/2025/05/1er-mai-non-a-la-division-violence-non-a-lantisemitisme/
[47] Voir la critique de ces discours dans le récent article d’Ivan Segré “L’égarement antisioniste”, https://lundi.am/L-egarement-antisioniste-le-cas-d-Andreas-Malm
[48] « La croix gammée (…) semblerait être le drapeau aujourd’hui d’Israël », Fidel Castro, 11/06/2010. https://www.7sur7.be/home/israel-n-hesiterait-pas-a-envoyer-les-palestiniens-dans-les-fours-crematoires~af5ed4bf/
Relais d’une caricature “Quelle est la différence” [entre un nazi et un soldat israélien]” par Elias d’Imzalène (Perspectives Musulmanes, Urgence Palestine), 12/09/2015
“En 6 mois ils sont passés du statut de “victimes éternelles” à celui de “nazis”, Youssef Hindi, 10/05/2024
« Varsovie Treblinka et maintenant Gaza on avait dit plus jamais ça », Slogan Europalestine, 07/09/2024, Paris
Pour en savoir plus sur le processus de nazificiation des Juifs : https://tempspresents.com/2010/05/09/nicolas-lebourg-nazification-israel-palestine/
[49] https://www.reseau-canope.fr/eduquer-contre-le-racisme-et-lantisemitisme/la-concurrence-memorielle.html
[50] https://x.com/Nopasaran_a/status/1885221609453023374
[51] A 1h25, argumentaire de Clément Viktorovitch pour montrer le révisionnisme de Jean Luc Mélenchon (août 2024, Brest) qui ne parle pas de génocide pour qualifier la Shoah et qui en fait un massacre religieux en lieu et place d’une extermination pour des motifs raciaux
https://youtu.be/K6cpwK1Sl20?si=VQBWz2C7uLsb4hqx
[52] Voir sitographie
[53] “Contrairement à ce que dit la propagande de l’officialité, l’antisémitisme reste résiduel en France. Il est en tout cas totalement absent des rassemblements populaires.” Jean Luc Mélenchon, 2 juin 2024 https://melenchon.fr/2024/06/02/netanyahu-a-la-tele-la-decheance-de-lofficialite/
[54]Thread à ce sujet https://x.com/samanthawhite__/status/1720791001017581855
[55] https://leftrenewal.org/fr/statements-fr/open-letter-fr-2024-06-02/
[56] https://tsedek.fr/2025/03/19/a-propos-dune-affiche-la-necessite-dune-approche-materialiste-de-lantiracisme/
[57] Voir Postone, Moishe. Critique du fétiche-Capital. La gauche, l’antisémitisme et le capitalisme (PUF, 2013)
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